Lame de 17 cm, troubles comportementaux… Ce que l'on sait de la collégienne de 12 ans qui a menacé une professeure à Rennes

Publié le 13 décembre 2023 à 19h42, mis à jour le 14 décembre 2023 à 1h38

Source : TF1 Info

Une adolescente armée d'un couteau a proféré des menaces de mort lors d'un cours, ce mercredi, dans le collège des Hautes-Ourmes à Rennes.
Désarmée, elle a été remise aux forces de l'ordre.
Le procureur de la République Philippe Astruc a détaillé le déroulé des faits et le profil de la fille de 12 ans.

Ce mercredi 13 décembre, en début de matinée, une tentative d'attaque au couteau est survenue dans une classe de cinquièmes, au collège rennais Les Hautes-Ourmes. Heureusement, aucune personne n'a été blessée. TF1 fait le point sur les faits qui se sont produits ce mercredi matin.

Que s'est-il passé ?

"Les faits se sont déroulés à l'occasion d'un cours d'anglais en demi-groupe. La professeure avait choisi de diffuser un film pédagogique", indique le procureur de la République de Rennes, Philippe Astruc. "Pendant ce film, elle a constaté qu'une élève - âgée de 12 ans - était agitée, levait le doigt de manière inappropriée. À ce moment-là, l'enseignante - qui est expérimentée, qui par ailleurs exerce aussi dans un collège spécialisé -, est allée s'assoir auprès d'elle au fond de la classe. Elle lui a demandé ce qu'elle souhaitait. L'élève lui aurait dit à voix basse : 'je suis folle aujourd'hui. J'ai envie de tuer quelqu'un. J'ai envie de tuer les élèves qui ne m'aiment pas et la personne qui est en face de moi. Ça s'est passé à Arras et je vais faire pareil'", explique le magistrat. 

Ce faisant, la mise en cause "a alors sorti de son cartable un couteau imposant, dont la lame dispose d'une dimension de 17 centimètres", ajoute-t-il. À partir de là, tout est allé très vite. Même s'ils n'ont pas entendu les propos menaçants de leur camarade, les autres élèves se sont "rapidement rendu compte de la situation". Dès lors, la professeure d'anglais "a décidé l'évacuation de sa salle et fait sortir les autres enfants", agissant avec "un particulier sang-froid et un très grand professionnalisme". Quelques minutes plus tard, l'adolescente a fini par être "neutralisée, c'est-à-dire désarmée et maîtrisée", précise le procureur.

Qui est la mise en cause ?

Née à Marseille et âgée de 12 ans, la collégienne est issue d'une famille de quatre enfants, dont elle est l'ainée. Les parents sont d’origine mongole. Ils se trouvent en France en situation régulière et ne sont pas connus des services de police. Ils sont arrivés à Rennes en 2012. La jeune fille était "déjà connue pour des troubles du comportement et de la communication", souligne Philippe Astruc. "En janvier dernier, elle s’est par exemple présentée à son collège avec un couteau dans son cartable. En juin, elle est passée en conseil de discipline après des menaces verbales et injures contre un professeur", continue-t-il. À l'issue de cet entretien, l'élève a été exclue de l'établissement puis rescolarisée dans le collège Les Hautes-Ourmes lors de la dernière rentrée. 

Une enquête ouverte, le PNAT ne se saisit pas de l'affaire

L'assaillante a été placée en retenue judiciaire. Cette mesure exceptionnelle pour une personne aussi jeune est limitée à 12 heures maximum, et ne peut être renouvelée qu'une seule fois. "Elle a été visitée par un médecin légiste qui a jugé son état de santé compatible avec cette procédure", pointe le procureur de la République. 

Une enquête criminelle pour tentative d’homicide volontaire sur une personne chargée d’une mission de service public a été ouverte. Les investigations ont été confiées à la sûreté départementale de Rennes. "Nous nous employons à comprendre le contexte du passage à l'acte", assure le magistrat, devant la presse. En revanche, "le parquet national anti-terroriste ne souhaite pas se saisir de ces faits"

La collégienne jugée "dangereuse pour elle-même"

"En l'état, il n'y a pas d'éléments de radicalisation qui viennent expliquer le passage à l'acte", et pas non plus "d'éléments laissant à penser que cette élève ait été victime de harcèlement", affirme Philippe Astruc, selon qui "la dimension psychologique ou psychiatrique parait dominante dans le passage à l’acte grave de la mineure". Par conséquent, un "examen médical de nature psychiatrique" a été diligenté. "Actuellement, la mineure se trouve au service psychiatrique de l’hôpital Pontchaillou pour faire cet examen psychiatrique qui nous permettra de nous éclairer plus avant sur cette situation", a-t-il affirmé. 

Cet examen a conclu que la mineure est "dangereuse pour elle-même et que son état nécessitait des soins en milieu spécialisé", a annoncé dans la soirée le procureur de la République dans un communiqué. "Une ordonnance de placement provisoire a été prise par le parquet de Rennes confiant la mineure au Conseil départemental avec hospitalisation en milieu spécialisé le temps nécessaire aux soins. La mesure de retenue judiciaire a été levée et la mineure vient d’être hospitalisée dans ce cadre", explique Philippe Astruc.


Maxence GEVIN

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